les Templiers
Dimanche 26 Octobre
L'année 2014 est ma 5ème année de course à pied. Je (Romain Paulhe) me sens prêt pour m'attaquer à la mythique
course des Templiers. Je décide donc d'en faire mon objectif de l'année. La saison, s'est bien passée
avec de jolies courses (Maratrail des écrins, Trail de Valcenis 77km et écotrail de Sommand) et des
résultats plutôt encourageants.
C'est donc remonté à bloc que je me présente sur le ligne de départ des Templiers. J'aimerais faire
aux alentours des 9h00 et entrer dans le Top100.
Dimanche 26 Octobre 5h00, Millau, nous sommes 2500 sur la ligne de départ. De mon côté tous les
voyants sont au vert et j'ai hâte d'attaquer la course.
5h15 – « Feu de Bengale » et musique d'Era ! C'est parti pour 74,8 km et 3500 m de D+. Malgré
l'euphorie du départ j'essaie de ne pas partir trop vite et de me caler sur l'allure de 12 km/h que je
me suis fixée pour les parties plates jusqu'au premier ravitaillement. La course attaque par 3km
de faux plat montant sur route ce qui permet de s'échauffer et d'étaler un peu le peloton. Après
3km on attaque une montée dans un chemin assez large. Dès les premières difficultés je me mets à
marcher car le chemin sera long... Après 500m de D+ on débouche sur le plateau du Causse Noir
et là c'est parti pour 12km de plats et faux plats sur une piste en terre. J'essaie de caler mon allure
sur 12km/h. Je trouve cette partie un peu monotone, 1h sans changer d'allure ça me paraît long.
Heureusement le levé de soleil sur le Causse Noir fait oublier cette monotonie. Le cadre et les
conditions sont exceptionnels. Au bout de 18km de course, enfin le 1er single avec des caillasses...
le trail commence enfin ! Au bout de 21,5 km et 600m de D+ et D- j’atteins le premier ravito en
2h01 de course. Les choses se présentent plutôt bien si ce n'est les ischios qui commencent à être un
peu raides alors que je n'ai pas fait 1⁄4 de la course. Je suis 254ème, il va falloir cravacher pour entrer
dans le Top100...
Le second tronçon se compose d'une succession de petits coups de cul et de relances sur des singles
en sous-bois. Le sentier est très agréable et on traverse de jolies petites fermes. Je perds un peu de
temps et d'énergie à doubler 2-3 groupétos d'une dizaine de coureurs. Vers le 30éme km, je sens
les ischios bien raides, je n'arrive pas à allonger la foulée et j'ai l'impression que si je relance trop
sur les parties roulantes je risque la crampe. Cramper dès le trentième n'est pas le meilleure chose
qui puisse m'arriver ; je décide donc de gérer jusqu'à Roque Sainte Marguerite qui constitue la
mi-course et la fin de la partie roulante. Malgré cela j'arrive à grappiller quelques places dans les
parties montantes. Je passe à Saint André de Vézines, le 2nd
Comme au premier, je ne m'arrête pas et je récupère les 2 gourdes que Fanny m'a préalablement
remplies (Merci à Philippe pour la paire qu'il m'a prêtée...). Je gère et je profite du paysage de
chaos de blocs jusqu'à Roque Saint Marguerite, au fond des gorges de la Dourbie, où je passe après
4h30 de course (43km et 1400 de D+).
A ce moment-là, il reste 32km et 2100m de D+ et le terrain sera moins roulant. Les ischios vont
pourvoir se reposer car maintenant c'est les quadris qui vont se taper le plus gros du boulot avec
les montées qui m'attendent! Heureusement, eux, ils sont au rendez-vous! Dans la montée vers le
plateau du Larzac, je gagne facilement des places sans avoir l'impression d’augmenter le rythme.
J'arrive à Pierrefiche, le 3eme ravito, en 176éme position, et comme aux ravitos précédents je
récupère les 2 gourdes à la volée.
(note du staff : le terme « à la volée » paraît franchement exagéré pour le ravito de Pierrefiche...)
Le tronçon entre Pierrefiche et Massebiau est une vraie montagne russe avec 900m de D+ en
17km. Le chemin est plutôt technique, avec des sentiers surplombant les gorges de la Dourbie,
ouverts spécialement pour les Templiers. Il me faudra 2h20 pour en venir à bout. Même si elle était
physiquement exigeante, c'est la partie du parcours sur laquelle j'ai pris le plus de plaisir. Il y a pas
mal de coureurs qui accusent le coup et j'en profite pour grappiller encore quelques places. Je sais
toutefois que c'est mort pour le Top100 et les moins de 9h00 mais cela n'entame pas mon moral.
Les jambes tournent mieux et j'ai l'impression d'être encore relativement frais. J'arrive à Massebiau
(km63 et 2600 D+) en 146ème position.
Normalement c'est ici que commence l'enfer pour la plupart des coureurs, car il reste encore 900m
de D+ pour environ 12km et que les 2 montées se font plein sud. Moi personnellement j'ai plutôt
le sourire car toute ma famille est là pour m'encourager, j'ai les jambes qui tournent très bien en
montée et je sais que quoi qu'il arrive je serai finisher. Maintenant je peux tout donner et dès le
début de la montée à la Cade je décide d'actionner les vérins. L'ambiance est grisante car sur le bord
du chemin, il y a plein de spectateurs qui nous encouragent. Dans la montée de la Cade je récupère
une quinzaine de coureurs. J'arrive au dernier ravito, la ferme de la Cade, où je fais le plein de
boisson. Les bénévoles me proposent leur spécialité, le pain d'épice au roquefort. En temps normal
je ne dirais pas non mais là après 8h10 de course et à 8km de l'arrivée je ne suis pas partant pour de
nouvelles expériences culinaires, je me contente donc d'une banane.
Après le dernier ravito, il faut relancer sur 2 km, les ischios ne vont pas mieux, je n'arrive pas à
allonger la foulée. Je serre donc un peu les dents en attendant LA montée à Pouncho d'Agast. Pour
finir en beauté, les Templiers s'achèvent sur une montée dré dans le pentu de 300m où il faut mettre
les mains. Alors les mains je les ai mises ainsi que tout le jus qui me restait. A l'image de la course,
si sur le dernier plat j'avais du mal à garder ma place, j'en ai encore gagnées dans la montée à
Pouncho d'Agast. Au sommet à peine le temps de profiter de la vue sur le viaduc de Millau, que l'on
bascule dans une descente très technique droit dans la pente et les buis. Je gagne encore quelques
places dans les parties techniques et je maintiens ma place sur les 2 derniers kilomètres roulants qui
mènent à l'arrivée ! Je savoure avec émotion les derniers mètres qui clôturent une belle course et la
saison 2014 ! Je passe la ligne d'arrivée en 116ème position et après 9h19 de course.
Malgré les jambes qui n'étaient pas dans un grand jour, j'ai pris beaucoup de plaisir. Contrairement
à la plupart des coureurs, c'est la première partie qui a été pour moi la plus pénible et la seconde la
plus agréable. Même si je n'atteins pas l'objectif du Top100, je suis quand même content d'avoir fait
une course correcte en gérant sagement les relances et en misant sur les montées qui est mon point
fort. L'organisation était au top avec un balisage sans faille et des festins pour les ravitos. Etant trop
concentré sur ma course pour profiter à 100 % des paysages, je suis resté une semaine de plus dans
les gorges du Tarn avec toute ma petite famille.
Je profite de cette dernière course de la saison pour remercier Bruno, Manu et Bertrand pour leurs
séances aux petits oignons...
Article Romain P.